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L’élection présidentielle argentine de 2023 a abouti à la victoire de Javier Milei, un économiste ultralibéral et polémiste connu pour son positionnement « antisystème ». Milei a remporté l’élection avec 55,6% des voix, battant le centriste Sergio Massa qui a obtenu 44,3%. Milei a gagné une majorité dans 21 des 24 provinces argentines​​​​​​​.

Javier Milei propose de dollariser l’économie argentine et de dissoudre la Banque centrale. Cette mesure extrême pourrait stabiliser la monnaie argentine en court terme mais risque de diminuer la souveraineté monétaire du pays, limitant sa capacité à réagir aux chocs économiques. Milei envisage également de réduire fortement les services publics. Une telle politique pourrait entraîner une baisse de la qualité des services essentiels et aggraver les inégalités sociales, en particulier pour les couches les plus défavorisées de la population.

De plus, en revenant sur la légalisation de l’avortement, Milei pourrait porter atteinte aux droits des femmes et à leur autonomie corporelle, ce qui constitue un recul en termes de droits humains. La proposition relative à la libéralisation de la vente d’armes et d’organes, pour le moins controversée, pourrait conduire à des conséquences éthiques et sécuritaires graves, augmentant potentiellement la criminalité et l’exploitation des personnes vulnérables.

Milei promet d’éliminer l’inflation en deux ans, un objectif ambitieux vu l’inflation actuelle de 143%. Cette stratégie, bien que visant à stabiliser l’économie, pourrait mener à une période d’instabilité financière et sociale si elle est mise en œuvre trop rapidement ou sans mesures d’accompagnement adéquates. L’annonce d’une série de privatisations, y compris des médias publics et de la compagnie pétrolière nationale YPF, soulève des inquiétudes quant à la perte de biens publics et pourrait conduire à une concentration de la richesse et du pouvoir dans les mains de quelques-uns, exacerbant les inégalités économiques​.

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Les politiques proposées par Javier Milei, marquées par un ultralibéralisme et un certain populisme, pourraient conduire à des changements radicaux en Argentine. Bien que certaines de ces mesures puissent apporter des solutions à court terme à des problèmes économiques urgents, elles comportent des risques substantiels, notamment en termes de droits sociaux, de stabilité économique et de justice sociale. L’approche de Milei, bien que séduisante pour une partie de l’électorat désillusionnée par la politique traditionnelle, pourrait s’avérer problématique à long terme pour le tissu social et économique de l’Argentine.

Cédric