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La visite de Vladimir Poutine en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, coïncidant avec la tenue de la COP28 à Dubaï, constitue un événement politique international majeur. Malgré un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour la guerre en Ukraine, Poutine n’a pas été inquiété car ni l’Arabie saoudite ni les Émirats arabes unis n’ont signé le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI). Cette visite, marquée par une réunion au palais et un entretien avec le président des Émirats, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, intervient après la présence de dirigeants occidentaux à la COP28 et souligne les liens étroits entre les Émirats et la Russie, renforcés par les sanctions occidentales. En outre, Poutine doit rencontrer le président iranien Ebrahim Raisi et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, pour discuter notamment du pétrole et des sanctions occidentales​​​​​​​​​​​​.

Cette visite de Vladimir Poutine au Moyen-Orient, en dépit d’un mandat d’arrêt international, illustre un équilibre géopolitique complexe. D’un côté, nous observons une démonstration de force et de résilience de la part de la Russie, qui continue à forger des alliances stratégiques malgré l’isolement imposé par l’Occident. D’autre part, elle met en évidence une certaine ambivalence des pays du Golfe envers les normes internationales, notamment en ce qui concerne la Cour pénale internationale. En effet, l’accueil chaleureux réservé à Poutine, malgré les controverses, révèle une priorité accordée aux intérêts géopolitiques et économiques, notamment en matière de pétrole et de commerce.

Cependant, cette visite soulève également des questions sur la légitimité et l’efficacité des sanctions internationales. En cherchant des alliés en dehors de l’orbite occidentale, Poutine démontre non seulement la résilience de la Russie face aux sanctions, mais aussi met en lumière les limites de ces dernières en tant qu’outil de politique étrangère. De plus, l’engagement de la Russie avec l’Iran, un autre pays sous sanctions, renforce l’idée d’une solidarité entre les nations marginalisées par l’Occident.

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Cette visite met également en perspective la complexité des enjeux géopolitiques actuels, où les alliances ne sont pas toujours dictées par des principes démocratiques ou humanitaires, mais souvent par des intérêts stratégiques et économiques. Ceci pose un défi majeur pour la diplomatie internationale, qui doit naviguer entre idéaux et réalités, tout en cherchant à maintenir un équilibre global.

Eloane