Le président Vladimir Poutine a récemment inauguré deux nouveaux sous-marins nucléaires, le Krasnoïarsk et l’Empereur Alexandre III, marquant une étape importante dans le renforcement de la puissance navale russe. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large pour augmenter la présence navale russe dans des zones stratégiques telles que l’Arctique, l’Extrême-Orient, la mer Noire, la mer Baltique et la mer Caspienne. Poutine a également souligné la production continue de huit autres sous-marins nucléaires.
Depuis la fin de l’URSS, la Russie a maintenu et modernisé son arsenal nucléaire, le considérant comme un vecteur identitaire et un lien avec son statut de superpuissance passée. Malgré une réduction des dépenses militaires et une détérioration de ses forces conventionnelles, la Russie a priorisé ses capacités nucléaires, se positionnant ainsi à parité avec les États-Unis en termes de puissance nucléaire stratégique. Elle possède un nombre significatif d’armes nucléaires tactiques, dont l’usage reste sujet à spéculation et controverses dans la stratégie militaire mondiale.
La Russie a largement réussi la modernisation de son arsenal nucléaire, introduisant des technologies avancées telles que les missiles hypersoniques Avangard et les torpilles nucléaires intercontinentales Status-6 Poséidon. Ces développements technologiques placent la Russie dans une position de force, potentiellement supérieure aux États-Unis, en matière de capacités de frappe nucléaire.
L’arme nucléaire joue un rôle central dans la politique étrangère et la sécurité de la Russie. Elle est perçue comme un outil de dissuasion, mais aussi comme un moyen d’appuyer des actions contre des États dont la Russie méprise la souveraineté, comme illustré par les événements en Crimée et dans le Donbass.
Nous sommes actuellement dans un « troisième âge nucléaire », marqué par une menace nucléaire élevée et un renouveau de l’importance stratégique de l’arme nucléaire. Le risque d’emploi de l’arme nucléaire dans des conflits, bien que considéré comme impensable, reste une préoccupation majeure. En outre, une nouvelle course aux armements, orientée vers la technologie plutôt que la quantité, semble émerger, exacerbée par l’affaiblissement des traités de contrôle des armements entre la Russie et les États-Unis.