La vie de Steve Jobs mériterait 6 ou 9 films de 3 ou 4 heures chacun tant elle fut riche.
Visionnaire hippie ultra-perfectionniste un temps sous LCD , il a vu dans l’ordinateur “la bicyclette de l’esprit” que son génial acolyte Steve Wozniak va mettre au point, il développa Pixar, NeXT, relança Apple avec les iMac, révolutionna la musique en ligne avec iTunes et l’iPod, révolutionna le secteur de la téléphonie mobile avec l’iPhone puis de la consultation de contenus via l’iPad… Bref, Steve Jobs a su s’entourer et mener ses projets à la hauteur de ses ambitions. Difficile donc de réduire cet univers en un divertissement de 2h.
Quelques films s’y sont risqués : “Les Pirates de la Silicon Valley” mettant en scène la rivalité Steve Jobs/Bill Gates et le très mauvais “Jobs” avec Ashton Kutcher.
Le dernier film de Danny Boyle est quant à lui une réussite :
- Réalisation dynamique : le film bat au ryhtme de Jobs qui imposait à ses équipes une cadence insupportable “fix it !”;
- Acteurs de talent apportant une forte profondeur aux personnages : Michael Fassbender, nous oublions la non ressemblance, Kate Winslet qui évolue au fil des décennies, Jeff Daniels et Seth Rogen.
Surtout, le scénario est un véritable pari car il se focalise sur les coulisses des trois lancements de produits iconiques : le Macintosh, le NeXTcube et l’iPod. La vie de Steve Jobs n’est pas racontée de manière linéaire comme un biopic classique mais apparaît lors de ces trois événements avec en filigrane la relation qu’il entretenait avec sa fille Lisa (qui pourrait tenir le rôle principale).
Le film vit car nous ressentons véritablement le poids qui pesait sur les épaules de Jobs, la pression de sa vie professionnelle et personnelle.