Le revenu universel est, ou a été testé, au Canada, en Inde, en Namibie, en Alaska, aux Pays-Bas… La Finlande et la Suisse souhaitent le tester, le parti Podemos l’a inscrit à son programme. En France, la ministre du travail Myriam El Khomri en parle comme une « belle idée qu’il faut étudier », Frédéric Levebvre, député Les Républicains défend également l’idée.
Discuté par Thomas More (Utopia 1516) puis par Thomas Paine (Agrarian Justice 1796) ou plus récemment par Milton Friedman, le principe consiste à verser à chacun sans condition de ressources ni obligation de travail un revenu minimum reconnaissant ainsi la participation de l’individu à la société. Le travail tendrait ainsi à devenir un choix.
La question rassemble tant à gauche qu’à droite au niveau mondial en se reposant tant sur les idéologies :
- Marxiste car ceci permettrait le développement d’une société où l’humanité serait sortie du salariat et où les machines seules assureraient la création de richesses, reversées sous la forme d’un revenu socialisé universel ;
- Libérale car les citoyens obtiendraient davantage de liberté grâce à ce « filet de sécurité » pour qu’ils puissent consommer et participer à la vie de la société.
En France, le montant de ce revenu pourrait être financé comme le propose Génération Libre par un impôt de 23% sur le premier euro de revenus remplaçant ainsi l’impôt sur le revenu et sur les sociétés.
Si les principales critiques sont à trouver dans la dégradation de la valeur travail (un salaire présuppose un travail réalisé) ou dans la baisse des salaires (les entreprises paieraient moins car elles intégreraient ce revenu dans le calcul de la rémunération), l’avantage d’un tel système est qu’il a préalablement été testé :
Au Canada, le Programme Mincome a montré que la désincitation au travail y avait été très faible et que la durée des études des jeunes avait augmenté, la criminalité et hospitalisations diminuées. L’Alaska Permanent Fund a montré une faible désincitation au travail. En Inde, l’expérimentation a montré des résultats positifs sur la nutrition, la santé, l’éducation, les infrastructures et l’activité économique. En Namibie, la criminalité a baissé, la sécurité alimentaire a augmenté, l’absentéisme à l’école a diminué, et des micro-entreprises se sont mises en place. Les revenus des habitants du village ont augmenté de 29 %, soit plus que le revenu supplémentaire octroyé par le programme. Le chômage a également diminué dans le village.