François Hollande a accordé la grâce présidentielle à Jacqueline Sauvage. Un communiqué de l’Élysée précise que “le président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Jacqueline Sauvage auprès de sa famille dans le respect de l’autorité judiciaire“.
Jacqueline Sauvage, battue et violentée par son mari pendant 47 ans a été condamnée par deux fois par un jury populaire à 10 ans de prison pour avoir tué de trois balles son mari dans le dos.
Le jury n’a pas retenu la légitime défense car elle doit être immédiate et proportionnée. Jacqueline Sauvage a ainsi été jugée en droit français du fait d’une rigoureuse application des textes.
Le droit ne semble pas être doté d’émotion, l’opinion publique oui.
Une pétition a été mise en ligne afin de sensibiliser l’opinion publique sur le cas de Jacqueline Sauvage. Faisant preuve de compassion et d’une compréhension pour cette femme qui a passé 4 ans de sa vie en préventive, l’opinion publique a mis en exergue le sort ainsi que les graves manquements de la société vis-à-vis des femmes violentées (1 femme sur 10 ne dépose pas plainte). Le recours en grâce a ainsi “brûlé” les étapes d’une grâce présidentielle, procédure qui prend habituellement des mois en court-circuitant les recours auprès du ministère de la justice, l’examen par la direction des affaires criminelles et des grâces puis par le bureau des grâces puis par le conseiller du président pour la politique pénale.
Jacqueline Sauvage, infiniment plus victime que criminelle, ne représentant aucun danger, n’a pas sa place en prison.