« J’assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux conseils d’administration d’Air France et d’Air France-KLM », a déclaré Jean-Marc Janaillac regrettant également « un immense gâchis » après le rejet à 55.44% par les salariés d’un accord salarial visant à mettre fin à un mouvement de grève qui a déjà coûté 300 millions d’euros à la compagnie.
Succédant à Alexandre de Juniac en juillet 2016, Jean-Marc Janaillac s’était fixé comme mission de rétablir la confiance entre la direction et le personnel. Le plan baptisé « Trust Together » (Faisons-nous confiance) en était l’illustration.
Alors en difficulté, Air France avait décidé en 2012 un gel des salaires avec un rattrapage de l’inflation lorsque la croissance reviendrait.
Les résultats ont connu en 2017 une nette amélioration : 1,488 milliard d’euros de bénéfice d’exploitation soit une hausse de 42% sur un an mais « deux fois inférieurs à ceux de Lufthansa, trois fois inférieurs à ceux de British Airways » selon la direction.
Dix syndicats avaient donc appelé à un mouvement national et demandé une augmentation de 6% alors que la direction prévoyait une augmentation générale – la première depuis 2011 – de 1 % en deux temps, une revalorisation des indemnités kilométriques et une enveloppe d’augmentations individuelles de 1,4 % pour les seuls agents au sol.
Ces bonnes performances sont néanmoins fortement liées à la réduction de la facture de carburant, en baisse de 1,5 milliards d’euros par rapport à 2015. La marge opérationnelle d’Air France s’établit à 4% (KLM : 9%, British Airways : 12%).
De plus, le gel des salaires ne signifie pas stagnation de la rémunération : Franck Terner, DG d’Air France a indiqué que « La rémunération individuelle des pilotes a évolué positivement (…) entre 2012 et 2017, l’évolution de la rémunération moyenne des pilotes présents a été de + 9,1%, hors effet des cadences. Cette progression importante s’explique par l’évolution des classes, l’ancienneté et les changements de machine ou de spécialité. Sur la même période, le salaire annuel moyen perçu par pilote est passé de 179.000 euros à 201.000 euros, soit une augmentation de +12%. Pour les pilotes présents entre 2012 et 2017 (donc hors effet nouveaux entrants), le salaire moyen sur la période a même augmenté de +18% » en précisant que « sur la période, l’indice INSEE des prix à la consommation a été de +2.5%. »